Quelques heures plus tard, Karathorn se réveilla avec un mal de crâne insupportable. Il s'aperçut qu'il était dans un trou recouvert de branches. Il ne se souvenait pas vraiment de ce qui c'était passé. Il se souvint cependant d'une petite douleur traverser son corps et qu'il s'était évanouit.
"J'y crois pas ! Le traître, le saliguaud ?", pensa-t-il. "il a osé me faire ça, à moi ! Si je le retrouve, il va m'entendre, je le jure, il va m'entendre !"
Il fouilla ses poches, mais s'aperçut qu'il ne lui restait plus que 2 billes de lumière.
"Misère ! Ma fortune s'est envolée ! Soit c'est lui qui m'a fait le coup, soit des gens m'ont détroussé pendant que je dormais."
Il regarda de tous côtés, mais ne vit rien. Par contre, il remarqua un gros nuage de poussière se lever à l'horizon. C'était sans doute l'armée de bandits qui s'approchait, lentement, mais sûrement. Il n'avait plus qu'une solution: suivre la rivière. Peut-être trouverait-il un lieu où il pourrait se reposer.
Marchant droit vers la rivière, il balaya du même coup les traces qu'il avait fait. Même si l'eau était glacée, il s'y risqua et la traversa. Marchant pendant un bon moment, il aperçut une petite ferme à même pas 1 km de la rivière. Le soleil déclinait à l'horizon, et il décida d'y demander le gîte et le couvert pour la nuit. Il se dirigea rapidement vers la ferme, essayant d'effacer les traces qu'il avait fait, puis frappa à la porte.
Un paysan lui ouvrit, paru frappé d'effroi en voyant Karathorn, mais se ressaisit.
-Que voulez-vous ? , demanda le paysan.
-Je cherche un lieu pour y passer la nuit. Seriez-vous assez aimable pour m'accueillir ? Je vous payerai, bien sûr.
Le paysan paru un peu sceptique, mais le laissa entrer. Karathorn, en passant le seuil de la porte, sentit la bonne chaleur du feu et une bonne odeur de cuisine qui mit en marche son odorat. Une paysanne, sans doute la compagne de son hôte, coupait les légumes de la soupe, et le salua dès qu'il entra. Le paysan débarrassa Karathorn de son équipement qu'il mit dans un coin, et lui prit ses vêtements qu'il mit à sécher devant le feu, et lui fit signe de s'asseoir, tout en allant chercher des coupes de bières.
"Au moins, pensa Karathorn, je dormirai au chaud cette nuit."
Le paysan revint et posa les coupes. Karathorn prit une coupe et salua son hôte en le remerciant de son hospitalité. La paysanne vint avec 3 bols de soupe et ils se mirent à table.
-Comment vous nommez-vous, seigneur ? , demanda l'hôte.
-Je me nomme Karathorn, répondit celui-ci, surprit que son hôte qui l'a appelé "seigneur". Et vous ?
-Je me nomme Défilieus, et voici Erilia, mon épouse.
Karathorn salua Erilia.
-Vous êtes impérial ? , fit Erilia.
-Cela se voit tant que ça ?
-C'est à cause de votre tabard. Nous avons souvent hébergé des Impéraux, souvent des troupes qui partaient en guerre contre je ne sais qui.
-Rassurez-vous, je ne viens pas ici en ennemi, dit Karathorn.
-Que faites-vous donc ici, loin de votre capitale et de toutes activités impériales ? , demanda Défilieus.
Karathorn se demanda s'il pouvait leur dire sa raison en ces lieux. Ce ne sont que des paysans, mais en même temps, même s'ils ont accepté de l'accueillir pour la nuit, il ne connaissait nullement leurs intentions, s'ils étaient pacifiques ou pas.
-En fait, je suis ici par hasard. J'ai déserté l'armée, comme pas mal d'autres de mes anciens frères d'armes, mais comme je n'avait aucun objectif en vue, j'erre sans fin. Mais j'ai croisé un ami et nous avons fait un bon bout de chemin ensemble. Vous l'avez peut-être vu ou croisé.
-Un Oriental ? , fit Défilieus d'un ton assuré.
-Exactement. Vous l'avez vu ?
Défilieus et Erilia se regardèrent. Karathorn les soupçonnait d'une vilénie.
-Nous l'avons vu, près de la rivière, dit Erilia. Je me rappelle que vous êtiez évanouit.
-Et comme on a cru que ous êtiez mort, on voulait vous prendre quelques objets de valeur, continua Défilieus, car comme vous le voyez, nous ne sommes que de pauvres paysans.
-Des objets comme ceux-ci ? , demanda Karathorn en sortant de sa sacoche une bille de lumière.
Défilieus regarda attentivement la pierre, puis fit signe à Erilia d'aller chercher une petite boite. dans celle-ci, il y avait là les 3 pierres manquantes.
-Votre ami nous a fait promettre de ne rien vous soutirer de plus, dit Défilieus.
-Nous avons quand même besoin d'argent, ajouta Erilia. Comprenez-nous, seigneur.
Karathorn sembla furieux, mais comprenant que ces paysans, de bons hôtes, avaient besoin d'argent pour vivre, il laissa sa colère s'évanouir.
-Gardez ces billes, dit-il. Vous en avez bien plus besoin que moi. Et maintenant, continua-t-il après que le couple fut soulagé, dîtes-moi, savez-vous où est allé l'Oriental ?
-Il nous avait demandé un renseignement avant de partir, dit Erilia en essayant de se souvenir.
-Oui, dit Défilieus. Il cherchait un renseignement sur un dénommé Tyrannion, un guerrier, et une dénommée Istell, une guérisseuse. Je crois qu'il est partit en direction du sud, dans une ville appelée Aderenna.
Karathorn se sentit soulagé. Erkaniel continuait à chercher ses parents.
-A combien de temps est-ce d'ici ?
Défilieus réfléchit.
-Je crois, dit Erilia, que c'est à environs 3-4 jours d'ici. Mais à pied, la route risque d'être fort longue, surtout avec les événements qui se sont produits il y a quelques temps.
"Le conflit avec les rebelles", songea Karathorn.
-Nous pourrions vous fournir un cheval, dit Défilieus, ça sera plus rapide.
-Je vous remercie de votre aide, dit Karathorn.
Lorsque le repas fut achevé, Erilia montra à Karathorn la chambre où il allait passer la nuit. Il pensa, avant de se coucher, que ces gens étaient de braves paysans. Il passa une nuit calme et paisible. Le lendemain, après qu'Erilia lui ai préparé un bon petit déjeuner, Karathorn se ré-équipa et sortit de la maison. Défilieus attendait dehors, tenant un grand cheval noir par les rennes.
-Voici l'un de nos chevaux, dit-il en donnant les rennes au guerrier. C'est un arzan, l'une des races de chevaux les plus rapides du territoire. Il s'appelle Gamnòr.
Karathorn caressa le cheval. Se tournant vers Défilieus, il lui jeta une bourse remplie d'or. Défilieus et Erilia découvrirent qu'il y avait au moins 50 pièces d'or dans cette bourse.
-Tenez, pour votre grande générosité. Et ne vous inquiètez pas pour votre cheval, ajouta Karathorn en se mettant en selle. Une fois que j'en aurait fini, je vous le ramenerait en un seul morceau.
-Ne vous donnez pas cette peine, seigneur, répondit Défilieus avec un regard enjoué. Vous pouvez le garder, nous avons d'autres chevaux comme lui dans nos écuries.
Karathorn salua le couple et partit au grand galop, en direction du sud. Sa décision était prise. Il n'allait pas laisser tomber Erkaniel, même si sa quête était personnel. Il avait commencer sa route avec Erkaniel, il allait la finir avec lui, qu'il le veuille ou non. Et il avait au moins un avantage: à cheval, les bandits ne le rattraperai pas aussi facilement. Et comment sauraitent-ils où il allait ? Depuis la rivière, ce serait très difficile de retrouver la moindre trace. Il suivit la route en direction d'Aderenna.